Dave Clark, directeur des opérations du géant américain du e-commerce a répondu aux accusations de mauvaise protection de ses équipes, devant les micros de CBS News. Il évoque les caméras thermiques, la surveillance de la distanciation, mais aussi son futur robot à UV exterminateur du virus et même un autotest. (Photo Amazon)
C’est peu dire qu’Amazon a été sous le feu des critiques liées à la façon dont elle protège ses employés, dans les employés et pendant les livraisons, dans la période actuelle de pandémie. En France, cela lui a valu une condamnation à restreindre son activité aux produits de première nécessité, qui l’a conduit à fermer certains entrepôts. Aux États-Unis, le 2e plus gros employeur du pays n’a pas été épargné entre les contestations et un grand nombre d’arrêts maladie. À l’occasion de ses résultats, Jeff Bezos, son fondateur a précisé qu’il allait consacrer 4 milliards de dollars aux dépenses liées au Covid-19, dont une grande partie pour garantir la santé de ses équipes. La chaîne américaine CBS News s’est entretenue avec le directeur des opérations du groupe, Dave Clark, qui lui a donné quelques précisions. Il est responsable de plus d’un million de personnes (les effectifs d’Amazon ont explosé avec la croissance de la demande liée à la pandémie), d’un millier de bâtiments et de la livraison.
Des caméras thermiques, des masques, de l’eau et du savon
Dave Clarck a fait visiter en visioconférence un de ses sites afin de montrer à CBS les équipements déjà mis en place avec les 800 millions de dollars déjà dépensés par l’entreprise. Difficile de savoir si tous les sites de l’Américain disposent de la même chose. Des caméras thermiques mesurent la température de tous les employés à l’entrée des entrepôts. Des masques sont à leur disposition dès le contrôle effectué ainsi que, toute la journée, des stations de lavage mobiles avec eau, savon et serviettes en papiers.
Sur certains sites, des personnels formés et vêtus de combinaisons hazmat (protection contre les matières dangereuses) et masques protecteurs aspergent les locaux, entre une fois par semaine et toute la journée suivant les lieux. Pour imposer la distanciation physique, Amazon ne fait pas de détail, il a mis en place un autre réseau de caméras couplé à une IA, qui surveille le respect des distances et les contacts entre des employés potentiellement contaminés.
Des robots émetteurs d’UV pour détruire le virus
L’atout d’Amazon est aussi sa puissance de frappe en matière de R&D, quel que soit le domaine technologique. Il travaille donc sur un robot émetteur de rayons UV censés détruire le virus du Covid-19. Il est même en cours de développement de ses propres autotests du coronavirus dans un laboratoire créé à cet effet début avril. Celui-ci réunit différentes compétences scientifiques, logistiques ou informatiques.
Malgré l’insistance de la journaliste de CBS, le patron des opérations d’Amazon refuse de partager le nombre de cas de Covid-19 constatés dans l’entreprise. “Je n’ai pas ce chiffre avec moi, car ce n’est pas une mesure particulièrement utile”, insiste Dave Clark, arguant du fait que cela dépend de la taille site et du taux d’infection dans la région où il est implanté. CBS évoque aussi le cas d’entrepôts dans des villes à risque qu’Amazon a refusé de fermer, malgré des signalements par certains employés de nombreux cas de malades. Le directeur des opérations explique ce sont des sites désinfectés en permanence qu’il ne servirait à rien de fermer. Comme le rappelle la chaîne américaine, un des VP d’AWS, Tim Bray, avait annoncé son départ du groupe début mai, considérant que ce dernier avait licencié abusivement certains de ces employés, qu’il considérait lui comme des lanceurs d’alerte.
Emmanuelle Delsol