Malgré la grogne, Apple persiste à demander 3 jours de présence au bureau

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La firme de Cupertino revient en force pour imposer un retour au bureau trois jours par semaine à ses employés. Les premières tentatives n’avaient pas fait l’unanimité, mais cette fois-ci les employés ne semblent pas avoir d’autre option. (Photo Siège Apple – Daniel L.Lu – Wikipedia CC)

Télétravail, retour au bureau, travail hybride… La réorganisation progressive des entreprises depuis la pandémie n’a rien de simple. Même pour les plus imposantes et les plus ouvertes d’entre elles. Ainsi, après avoir fait face à des protestations de ses employés, Apple vient de fixer pour la 3e fois en un an une date limite de retour au bureau. Cette fois, ce sera le 5 septembre. Les équipes devront passer au moins trois jours par semaine dans les locaux de la firme de Cupertino, dont les mardis et jeudis, et un troisième jour défini par les équipes. Reste donc la possibilité de télétravailler deux jours par semaine, mais est-ce suffisant pour contenter les employés de la firme?

Initialement, le CEO d’Apple, Tim Cook souhaitait faire revenir ses équipes sur site début avril, ce qui ne s’est jamais vraiment produit. Dans un mémo adressé au personnel en mars dernier, il leur avait demandé de revenir au moins un jour par semaine à partir du 11 avril. Le mémo décrivait ensuite un plan de passage à deux jours par semaine au bureau à partir du 2 mai, et enfin à trois jours – les lundis, mardis et jeudis – à partir du 23 mai.S’en est suivi un affrontement entre un groupe de salariés de la firme de Cupertino et la direction.

Le groupe baptisé Apple Together a publié une lettre ouverte aux dirigeants critiquant le programme pilote de travail hybride de la société et le qualifiant de rigide. La lettre anonyme estime notamment que l’exigence de l’entreprise d’une présence de trois jours au bureau témoigne d’un manque de flexibilité. Apple Together énumère six domaines clés dans lesquels le plan de travail hybride de l’entreprise porterait atteinte au moral des employés, à l’inclusion et à la diversité. La lettre a été identifiée pour la première fois début mai par le site d’information iMore, qui s’adresse aux fans d’Apple.

Des résultats peu probants

Quelques jours plus tard, le 18 mai, Apple a dû faire marche arrière face à tant de désapprobation. Il a décidé de retarder son plan pour cette raison et au vu de la recrudescence des cas de Covid-19 à l’époque. Apple Together avait alors de nouveau réagi : « La politique inflexible d’Apple en matière de télétravail a obligé les salariés à choisir entre leur santé, la vie qu’ils ont péniblement construite au cours des deux dernières années et leur emploi. Les aménagements d’aujourd’hui sont encore loin d’être suffisants. Apple doit instaurer une politique de télétravail souple et moderne ».

Aujourd’hui, des mails internes consultés par les médias Bloomberg et The Verge confirment la date du 5 septembre pour un retour au bureau des employés de la Silicon Valley. Le dispositif s’étendra ensuite à d’autres bureaux. Cette date coïncide à quelques jours près avec l’événement de rentrée d’Apple et la présentation de ses derniers produits, notamment sa gamme iPhone 14 et ses Watch. En faisant ce choix, le Californien met finalement en marche son modèle de travail hybride comme annoncé en juin 2021 à l’occasion de son événement annuel WWDC. Certains travailleurs ont commencé à faire part de leur mécontentement à la suite de cette annonce, et ce qui n’était que du bruit au départ fait aujourd’hui écho chez plusieurs autres géants  du numérique comme Amazon, Google ou Twitter.

Célia Seramour

Article original sur le site de notre publication sœur Le Monde Informatique.

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