La crise du covid-19 et le confinement des élèves a permis à la filiale de Baidu, Zuoyebang, une levée de fonds impressionnante de 670 millions d’euros. Mais son innovation technologique (machine learning, réalité augmentée, images 3D) en la matière n’y est pas non plus étrangère. (Photo Twitter Zuoyebang)
On peut éditer une solution de e-learning et lever trois quarts de millions de dollars (670 millions d’euros). C’est en tous cas l’exploit de Zuoyebang, startup âgée de 6 ans et filiale du moteur de recherche chinois Baidu. D’autant que la jeune pousse n’en est pas à son premier tour de table spectaculaire et a déjà séduit les investisseurs à hauteur de 1,33 milliard de dollars (1,16 milliard d’euros). Les fonds Tiger Global et FountainVest Partners ont rejoint à cette occasion Vision Fund (Softbank), Sequoia Capital China, Xiang He Capital et Qatar Investment Authority qui financent déjà Zuoyebang.
Du e-learning, du machine learning, de la 3D, etc.
Pour expliquer cet engouement pour Zuoyebang, il importe de préciser que « e-learning » est sans nul doute un terme trop étroit pour décrire ce que propose la jeune entreprise pékinoise. L’app aide les écoliers, collégiens et lycéens, depuis la maternelle jusqu’à la terminale, à travailler après l’école. Et pour ce faire, elle leur propose des cours et du tutorat en ligne ainsi de la résolution de problème. Zuoyebang utilise du machine learning pour à la fois identifier les questions posées par les élèves et trouver les réponses ou le professeur idoine. l ailleurs, es leçons de géographie peuvent s’appuyer sur des modèles 3D de la Terre manipulables et augmentés d’images et d’animation, comme l’expliquait dans un communiqué, fin 2018, Hou Jianbin, fondateur et CEO de la startup.
Après le confinement, les edtechs chinoises séduisent encore davantage
Outre les caractéristiques innovantes de l’app, une autre raison explique l’engouement des investisseurs pour ces edtechs : la crise du covid-19 et le confinement de centaines de millions d’élèves et étudiants dans le monde, contraints d’apprendre et de travailler à distance. Près de 60% des 170 millions d’utilisateurs mensuels actifs de Zuoyebang habitant dans des régions reculées de la Chine. Une volonté stratégique si l’on en croit le fondateur de la startup. Les investisseurs y voient un débouché encore plus important qu’avant la pandémie. En mars, un des concurrents et compatriotes de Zuoyebang, Yuanfudao a levé un milliard de dollars (890 millions d’euros) auprès de Tencent et Hillhouse Capital. Selon Reuters, les autres edtech face à la jeune pousse pékinoise sont 17zuoye, Koolearn Technology et TAL Education Group. 50 millions d’internautes utilisent les services de Zuoyebang chaque jour et plus de 2 millions ont un abonnement payant.
Emmanuelle Delsol