La Dinum crée une DRH du numérique

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Baptême du feu pour la directrice interministérielle du numérique, Stéphanie Schaer qui a présenté la feuille de route de la Dinum. Elle compte mettre l’accent sur les compétences avec la création d’une DRH du numérique, l’efficacité des projets avec les brigades du numérique et l’accélération sur les données avec Datalab. (Crédit : Linkedin/DR)

Depuis sa nomination fin septembre 2022 à la tête de la Dinum, Stéphanie Schaer n’a pas chômé. Entretiens et ateliers ont rythmé la fin de l’année dernière pour aboutir à une feuille de route dévoilée hier. Elle se décline en quatre priorités : mettre le numérique au service des politiques prioritaires de l’Etat, réussir les projets numériques de l’Etat, développer l’exploitation effective des données et enfin préserver la souveraineté numérique de l’Etat.

La Dinum devient DRH du numérique

Pour assurer ses différentes missions, la question des compétences est essentielle. Dans ce cadre, la Dinum va voir ses effectifs grandir avec le recrutement d’une quarantaine de personnes pour passer de 180 agents à 220. Une vague d’embauches qui fait écho aussi à la circulaire d’Elisabeth Borne durcissant les règles sur le recours aux sociétés de conseil dans le domaine IT. Elle s’inscrit également dans une tendance de ré-internalisation des compétences IT.

Toujours sur cette problématique des moyens humains, la Dinum va endosser le rôle de DRH du numérique. Cette structure « composée d’une vingtaine de personnes » et devrait être « en mode incubation jusqu’à l’été », glisse Stéphanie Schaer. Elle aura comme objectif de mettre en avant au niveau interministériel « les formations, les capacités de reconversion, la simplification et l’attractivité sur les processus de recrutement ».

Des brigades du numérique en soutien

Sur le volet efficacité des projets numériques de l’Etat, la Dinum a présenté sa solution avec la création des « brigades du numérique ». Il s’agit d’équipes pluridisciplinaires capables d’intervenir sur des projets pour apporter des éclairages sur certains aspects comme « le cloud ou du coaching sur les méthode agiles, l’UX, l’éco-conception, l’open source », précise Stéphanie Schaer. A terme, une vingtaine de personnes seront donc mobilisables en support à certains programmes. Pour mémoire, la Dinum avait mis en place en juin 2022, sous l’ère Nadi Bou Hana, des « commandos UX ».

Rien par contre n’a été dit sur les grands programmes de l’Etat qui dérivent financièrement. Dans un communiqué, la Dinum constate que certains affichent « un glissement budgétaire moyen de 24 % et un glissement calendaire moyen de 26 % à fin 2022 ». Elle ajoute, « ces dérives sont en augmentation avec plusieurs projets de plusieurs dizaines millions d’euros en difficulté manifeste ». Idem pour le patrimoine applicatif jugé trop vétuste et la direction d’avertir qu’il est maintenant impossible, « de lancer de chantiers de systèmes d’information, qu’il s’agisse d’une création ou d’une refonte, qui n’aient pas d’objectifs d’impact minimal clairement définis ». A suivre…

Datalab, un incubateur de projet data

La politique open data de l’Etat français est plutôt un succès reconnu au niveau européen. Un atout sur lequel entend bien capitaliser Stéphanie Schaer pour accélérer les initiatives autour de l’exploitation des données. Dans ce cadre, elle annonce la création d’un incubateur de projets nommé Datalab. Il aura pour objectif de dynamiser « les programmes data au sein des ministères » et là encore « des recrutements sont en cours, des datascientits et des data ingénieurs », précise-t-elle. Le financement n’est pas oublié avec un guichet unique disposant d’une enveloppe de 10 millions d’euros.

Enfin, dernière étage des priorités, la souveraineté avec une orientation produit à destination des agents. L’accent est clairement mis sur l’open source et sur le travail avec des Etats membres européens comme l’Allemagne autour de la messagerie instantanée Tchap, qui repose sur la plateforme open source Matrix. La Dinum travaille aussi à la mise en place d’une offre bureautique collaborative complète, « pour un coût de 50 euros par utilisateur et par an ». Un effort rendu essentiel après la circulaire de 2021 rappelant l’interdiction de l’utilisation de solutions comme Office365 ou Google Workspace au sein des administrations.

Jacques Cheminat

L’article original est à retrouver sur le site de notre publication sœur Le Monde Informatique

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