La guerre en Ukraine n’a pas fini de faire des dégâts. Selon le baromètre de l’Association pour l’emploi des cadres, l’incertitude économique qu’elle engendre serait l’une des principales causes de la baisse des recrutements prévue au troisième trimestre 2022. Seulement 10 % des entreprises envisagent d’embaucher un cadre. (Photo : Pixabay)
L’Association pour l’emploi des cadres (Apec) a publié son baromètre sur les tendances du marché de l’emploi des cadres pour le troisième trimestre 2022. Premier constat, la guerre en Ukraine impacte largement les projets de recrutement des entreprises françaises. L’incertitude économique liée aux ralentissements de la chaîne d’approvisionnement force en effet les entreprises à diminuer, voire à stopper leurs embauches. Ainsi seuls 10 % d’entre-elles, toutes tailles confondues, envisagent de recruter au moins un cadre ce trimestre, soit 3 points de moins qu’au trimestre précédent.
Dans le détail, 6 % des TPE souhaitent embaucher un cadre (- 3 points), 15 % de PME (-1 point) et 54 % de grandes structures (-4 points). Au deuxième trimestre 2022, pourtant, les entreprises semblaient plus optimistes. L’Apec avait ainsi enregistré une hausse de 18 % du nombre d’offres d’emploi publiées sur son site par rapport à la même période en 2019.
Des recrutements difficiles
Quant aux entreprises qui souhaitent renforcer leur effectif au troisième trimestre, 84 % s’attendent à rencontrer des difficultés pour le faire. À titre comparatif, au deuxième trimestre 2022, 82 % des entreprises qui ont recruté des cadres ont déclaré avoir rencontré des difficultés, une hausse de 13 points par rapport au premier trimestre. Parmi ces derniers, 38 % affirment que les embauchent de cadres ont été très difficiles à finaliser.
En outre, avec l’inquiétude suscitée par la guerre russo-ukrainienne les intentions de mobilités des cadres se sont stabilisées. Ainsi, tout comme au trimestre précédent, seulement 13 % d’entre eux envisagent de changer d’entreprise dans un délai de trois mois. Enfin, 89 % des répondants « s’attendent à ce que la guerre nuise à leur pouvoir d’achat dans les mois à venir ».
Clémence Tingry